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Éditorial

MOYENS ET PRESTATIONS DE CRYPTOLOGIE

Pendant des siècles le chiffrement des messages n’a guère concerné que les diplomates, les militaires et les espions. Pour le commun des mortels, l’enveloppe doublée, le cachet de cire et le sens du devoir de l’employé des Postes garantissaient suffisamment la confidentialité des échanges.

Lors de l’avènement du courrier électronique, aussi peu discret que l’est une carte postale, professionnels et particuliers soucieux de cacher leurs petits secrets se sont heurtés aux contraintes d’une réglementation qui assimilait les dispositifs de chiffrement à du " matériel de guerre ". La communication sur Internet n’offrant aucune garantie, tant sur l’authenticité de l’émetteur que sur l’intégrité du message et sa confidentialité, une demande pressante d’assouplissement s’est alors manifestée pour obtenir le droit à une protection au moins égale à celle du courrier postal.

Le principe d’une libéralisation de l’usage de la cryptologie a été inscrit dans la loi no 96-659 du 26 juillet 1996 modifiant la réglementation des télécommunications, mais il fallut attendre les décrets nos 98-101 et 98-102 du 24 février 1998 pour en connaître les modalités d’application.

Désormais, l’emploi de la cryptologie pour protéger des mots de passe ou des codes d’accès, pour authentifier un message et en garantir l’intégrité, est entièrement libre. Est libre également l’emploi de la cryptologie pour protéger la confidentialité d’un message lorsque ces moyens ou prestations n’utilisent que des conventions secrètes gérées par un organisme agréé.

En attendant l’établissement, qui ne saurait plus tarder, des listes d’organismes et de dispositifs agréés, il est temps de nous interroger sur l’opportunité d’utiliser ces nouvelles facilités pour protéger nos échanges. Dès lors que l’on traitera d’informations nominatives, de contrats ou de technologies industrielles sensibles, de stratégies ou d’objectifs de recherche il ne faudra plus hésiter à mettre son courrier électronique " sous enveloppe ".

Philippe SCHREIBER
Fonctionnaire de défense du CNRS