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Décision no 980033DSPR du 2 juin 1998 de création d’une action " Ressources et compétences technologiques " auprès de la direction de la stratégie et des programmes

(Direction de la stratégie et des programmes)

Vu D. no 82-993 du 24-11-1982 mod. ; D. du 18-07-1997 ; DÉC. no 951693SJUR du 27-01-1995 ; DÉC. no 987757DCAJ du 22 04-1998.

Art. 1er. – Il est créé auprès de la direction de la stratégie et des programmes une action " Ressources et compétences technologiques " dont les objectifs et les modes d’opération sont décrits en annexe de la présente décision.

Art. 2. – L’action " Ressources et compétences technologiques "est placée sous la responsabilité d’un chargé de mission et d’un comité de pilotage qu’il préside. Outre son président, ce comité comporte un représentant de chaque département scientifique et un représentant de la direction des ressources humaines (formation permanente).

Art. 3. – La cellule des ressources technologiques est chargée de la mise en œuvre des actions décidées par le comité de pilotage.

Art. 4. – Monsieur Gérard LELIÈVRE, astronome, est nommé chargé de mission, responsable de l’action " Ressources et compétences technologiques ".

Art. 5. – La présente décision sera publiée au Bulletin officiel du Centre national de la recherche scientifique.

Fait à Paris, le 2 juin 1998.

Le directeur général,
Catherine BRÉCHIGNAC

ANNEXE

Objectifs et modes opératoires de l’action
" Ressources et compétences technologiques " du CNRS

Un constat

Les unités de recherche et de service du CNRS sont détentrices de compétences et de ressources technologiques qui sont indispensables à l’activité de recherche et souvent exceptionnelles.

Cette culture technologique contribue directement à l’excellence scientifique nationale et internationale de ces unités, dont le label CNRS est envié et recherché. Mais pour autant cette culture est insuffisamment connue et reconnue dans et à l’extérieur de l’établissement.

Une des raisons est certainement la grande diversité thématique et la grande dispersion géographique des unités, richesse et originalité du CNRS, mais qui, au fil des ans et des implantations régionales, ont cloisonné les métiers d’accompagnement de la recherche et multiplié les obstacles à la circulation des compétences technologiques. Pourtant la transversalité de ces compétences vis-à-vis des disciplines scientifiques est une de leurs caractéristiques, et source d’innovation.

Une autre raison est certainement que les unités et les départements scientifiques n’ont pas encore suffisamment mesuré l’efficacité de la circulation, de la mutualisation et de la capitalisation de ces savoir-faire technologiques qu’ils conçoivent et utilisent, ni les possibilités de collaborations et de transferts que leur potentiel technologique peut induire en interne comme en externe.

La stagnation des crédits et celle du recrutement des ingénieurs et techniciens ont accentué la tendance à ne pas diffuser l’information technologique inter-unité alors qu’au contraire la circulation aurait dû se développer.

Les nécessités de changer

Plusieurs causes vont obliger les unités à changer leurs façons de voir, leurs pratiques et leur organisation sur le plan technologique.

Tout d’abord la complexité croissante et la multiplication des techniques que doivent maîtriser les unités, leur interdisent de les développer toutes, et de toutes les maintenir en interne. Les échanges de savoir-faire, les collaborations techniques vont devenir la règle. Un ingénieur ou un technicien ne pourra plus rester isolé dans son unité, il devra sous peine de déqualification rapide participer à la vie de plusieurs réseaux professionnels. Ainsi, pour une unité, savoir identifier ses points forts et ses points faibles technologiques sera un élément clef de sa stratégie.

Le coût d’acquisition d’équipements de plus en plus sophistiqués, celui de leur fonctionnement et de la formation à leur utilisation, de même que le choix entre le " faire en interne " ou l’utilisation de la sous-traitance, exigent que l’expérience acquise et les investissements soient connus avec leurs réussites et leurs difficultés et, autant que possible, mutualisés.

Dans la décennie à venir, avec par an 600 départs à la retraite d’ingénieurs et de techniciens, apparaît le risque de perte des savoir-faire accumulés si le " passage du relais " et la capitalisation ne sont pas organisés dans tout l’établissement. Viendra s’ajouter l’effort d’investissement dans les outils et les méthodes avec lesquels les nouvelles recrues sont désormais formées, et qui sont encore trop absents des unités.

Enfin tous les savoir-faire technologiques du CNRS représentent, tant au plan national qu’au plan local, des efforts en crédits, en emploi, ainsi qu’en investissement individuel qui n’ont pas toujours été mesurés à leur juste valeur. Il devient critiquable de ne pas faire fructifier ces efforts au-delà des utilisations directes et internes à l’établissement.

Objectifs de l’action " Ressources et compétences technologiques "

C’est à ces changements et à ces évolutions que l’action " Ressources et compétences technologiques " de la DSP veut apporter sa contribution.

Elle le fera en coopérant et en articulant ses actions avec d’autres structures du CNRS comme la formation permanente, l’observatoire des métiers, la valorisation des résultats de la recherche, et certainement avec quelques GDR et programmes de recherche. La politique des grands instruments, la politique régionale et celle des relations avec les universités créeront d’autres occasions de diversifier et compléter la palette de ses actions.

Elle pourra également mener ses actions en concertation avec d’autres établissements qui se sont déjà engagés dans une politique de maîtrise de leurs ressources et de leurs compétences technologiques comme le CNES, le CEA.

Modes opératoires

Trois grands axes structurent l’Action :

– des actions incitant à l’évolution et à l’adaptation des outils, des méthodes et de l’organisation des métiers d’accompagnement de la recherche ;

– des actions créant et développant de réseaux de compétences spécifiques ouverts sur l’extérieur ;

– des actions de duplication et de diffusion de techniques et d’instruments scientifiques exceptionnels conçus au CNRS et non industrialisables en l’état.

Ces actions seront étudiées et montées en fonction des demandes portées à la connaissance du comité de pilotage de l’action RCT par toute entité du CNRS et par le Comité national de la recherche scientifique. Elles le seront également en fonction des réponses à des appels d’offres lancés par le comité de pilotage.

Ce comité est composé d’un représentant dûment mandaté par chaque département scientifique, la formation permanente, la DSP. Il peut s’adjoindre toute personne dont les compétences sont utiles à la définition et à l’élaboration d’actions particulières.

Le comité est présidé par un chargé de mission scientifique proposé au directeur général par le directeur de la DSP.

La mise en œuvre des actions choisies par le comité de pilotage est confiée à la cellule Ressources technologiques de la DSP.

L’action " Ressources et compétences technologiques " fera l’objet d’une évaluation périodique.

Le financement des actions peut être assuré :

– au coup par coup par des crédits provenant des départements concernés et s’engageant au vu d’un programme et d’un projet de budget ;

– par un budget pluriannuel sur la base d’un programme détaillé et d’un budget échéancé ;

– par des ressources extérieures.