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Éditorial

Le 30 août dernier, la biophysicienne Geneviève Berger a été nommée par le conseil des ministres directrice générale du CNRS, en remplacement de Catherine Bréchignac.

Depuis sa prise de fonction, elle a exposé les points forts de la politique qu'elle compte mener à la tête de l'organisme :

- la première vocation du CNRS étant de participer à l'accroissement des connaissances, de développer, d'organiser et de structurer la recherche, elle souhaite renforcer la qualité de la recherche fondamentale et développer aussi en complément une recherche porteuse d'innovation en relation avec le contexte socio-économique et les attentes de la société. La recherche et l'innovation sont effectivement aujourd'hui le moteur principal de la compétitivité, de la croissance et de l'emploi. C'est pourquoi l'évaluation des chercheurs doit nécessairement comprendre l'activité de recherche liée à la valorisation.

La directrice générale rappelle que la loi sur l'innovation et la recherche du 12 juillet 1999 permet aux chercheurs de valoriser dorénavant eux-mêmes les résultats de leurs travaux en participant notamment à la création de « start up ».

- le CNRS s'intéresse à toutes les disciplines scientifiques. Toutefois, il est souhaitable que les champs disciplinaires se décloisonnent davantage, que les équipes travaillent de plus en plus dans tous les secteurs de la recherche, que les techniques lourdes soient partagées en commun et que les chercheurs soient solidaires afin que l'interdisciplinarité fasse encore plus partie de la culture de l'organisme et que des nouveaux champs de recherche voient le jour, les découvertes majeures naissant aux confins de plusieurs disciplines.

- le CNRS est un organisme de recherche publique reconnu dans le monde entier. Il a maintenant soixante ans. Pour répondre aux défis scientifiques et technologiques, le CNRS doit devenir plus audacieux, prendre des risques et être capable de faire des paris sur les jeunes, sur de nouveaux projets et sur les secteurs en émergence. Il doit encourager les initiatives de ces jeunes chercheurs et faire en sorte qu'elles soient reconnues et prises en compte dans le déroulement et l'évaluation de leur carrière.

- le CNRS a conclu quatre-vingts accords bilatéraux avec plus de cinquante pays et est présent dans les programmes de l'Union européenne. L'organisme vise à poursuivre la politique du partenariat dans le monde et veille à ce que ses chercheurs s'impliquent davantage dans les programmes de l'Union européenne.

- le CNRS entretient des relations anciennes et solides avec l'enseignement supérieur. Les partenariats avec les universités, les autres organismes scientifiques et le secteur industriel vont se poursuivre et se développer.

De même, il est important de renforcer la diffusion de la science en direction des jeunes pour qu'ils saisissent les enjeux du XXIe siècle.

Geneviève Berger a aussi exposé largement ses deux priorités disciplinaires :

- les sciences de la vie, mais en liaison avec l'ensemble des autres disciplines, ce qui se traduit par une augmentation des crédits, des recrutements et par un grand projet : l'édification d'une grande biothèque du vivant qui accueillerait toutes les collections biologiques de l'Europe ;

- les sciences et technologies de l'information et de la communication (STIC), ce qui se traduit par la création imminente d'un huitième département scientifique, par l'augmentation des crédits et des recrutements ainsi que par un grand projet, la mise en place de transmission de données à très haut débit.

Enfin, elle a tenu à préciser que ces chantiers ne seront entrepris qu'en concertation avec le président du CNRS, le conseil d'administration, le conseil scientifique et après consultation du comité national, de la communauté scientifique et des syndicats.

Jean-Pierre SABOURET

Directeur de la délégation à l'information
scientifique et technique