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Éditorial

Ce numéro du Bulletin officiel revêt une importance singulière, car il contient les décisions majeures qui symbolisent la mise en œuvre de la réforme de l’organisation du CNRS : la création des nouveaux départements scientifiques.

Cette réforme a été approuvée à une très large majorité au mois de mai 2005 par les instances consultatives et délibératives de l’organisme – comité technique paritaire, conseil scientifique et conseil d’administration. Ces votes faisaient suite à un travail en profondeur et une concertation de grande ampleur menés depuis plus d’un an, s’appuyant sur le « Projet pour le CNRS » que j’avais écrit avec le président Gérard Mégie et portant, au-delà des questions d’organisation, sur l’ensemble des grands registres de l’action du CNRS.

L’ampleur de ce travail est à la hauteur des enjeux. Dans un dispositif de recherche français en profonde mutation, le CNRS doit évoluer, en précisant la vision qu’il a de ses missions et de sa place dans la recherche nationale, en renforçant sa capacité à être un établissement fort, porteur d’une vision et d’une politique scientifiques reconnues, amplifiant son ouverture européenne, accroissant son attention et ses efforts pour favoriser des percées scientifiques – notamment aux interfaces entre les disciplines – et pour faciliter l’émergence de nouveaux sujets de recherche. L’ampleur et la durée de ce vaste chantier sont aussi à la hauteur des difficultés car – chacun le sait – réformer un établissement public de plusieurs dizaines de milliers de personnes n’est pas tâche facile dans notre pays…

Avec les créations des directions interrégionales – déjà parues au Bulletin officiel pour plusieurs d’entre elles – la création des nouveaux départements scientifiques est donc un symbole fort de la réforme. D’une part, l’événement n’est pas mineur puisque les départements du CNRS n’avaient pratiquement pas changé depuis 30 ans – avec la création du département SPI en 1975 – à l’exception de la création du département STIC en 2000. D’autre part, les changements ne sont pas minces. La nouvelle organisation repose sur quatre départements « disciplinaires », volontairement peu nombreux, ce qui contribuera au « décloisonnement » et au développement de l’interdisciplinarité, et sur deux départements « transverses » dont la création est à placer en regard de deux objectifs forts de la politique scientifique du CNRS, dans les domaines très pluridisciplinaires que sont l’environnement et le développement durable d’une part, l’ingénierie d’autre part.

Cette modification des contours des départements s’accompagne de deux autres changements importants :

• d’une part, leur regroupement au sein de la direction scientifique générale, ce qui permettra un travail plus collégial des équipes de direction des départements, et une vision mieux partagée des grands enjeux et projets « inter-départementaux »,

• d’autre part – autre facteur de décloisonnement de la vie scientifique de l’organisme – la possibilité qu’un laboratoire de recherche soit désormais rattaché à plusieurs départements scientifiques : c’est le cas dès aujourd’hui pour 45 % des unités de recherche.

Comme le président Bernard Meunier et moi-même l’avons écrit aux personnels de l’organisme après l’approbation de la réforme par le conseil d’administration, ces changements profonds dans l’organisation et les méthodes de travail du CNRS constituent une étape essentielle, un point d’appui pour construire l’avenir de notre organisme, dans un cadre rénové qui doit nous permettre de mieux y développer l’interdisciplinarité et de renforcer sa présence en Europe et dans les régions. Ils doivent permettre d’impulser au sein de l’établissement une dynamique du changement tournée vers la science et ayant pour objectif d’améliorer le fonctionnement de l’organisme et de renforcer ses partenariats, afin de faire face aux principaux enjeux auxquels le CNRS est confronté à l’échelle internationale, européenne, nationale et régionale.

Bernard LARROUTUROU

Directeur général du CNRS