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Éditorial

Dans le monde entier, on constate l'apparition d'un nouveau mode de communication scientifique entre chercheurs, venant en parallèle avec les circuits plus traditionnels des revues scientifiques à comité de lecture : les " archives ouvertes ". Il s'agit de grandes bases de données de documents, où les auteurs et laboratoires déposent directement leur production, ce qui les rend immédiatement et gratuitement accessibles du monde entier. Le prototype d'une archive ouverte est la base américaine " ArXiv ", gérée à Cornell University, qui comprend surtout de la physique et des mathématiques, mais il en existe d'autres dans d'autres domaines. Comme le processus ne met pas en jeu l'examen et le travail des rapporteurs des revues, le lecteur a ainsi accès à un matériau " brut ", sans évaluation, placé uniquement sous la responsabilité des auteurs, de sorte que cela ne peut pas remplacer pour lui les journaux habituels, seulement les compléter. Les archives ouvertes jouent un rôle particulièrement important pour les scientifiques des pays en développement, où les abonnements aux revues scientifiques sont trop chers pour être accessibles.

Le directeur général du CNRS a voulu montrer l'importance particulière qu'il attache à ce sujet en nommant un " chargé de mission pour les archives ouvertes " directement auprès de lui. Sa mission est de coordonner toutes les activités du CNRS dans ce domaine. D'autre part, la direction du CNRS tient à une implication forte des chercheurs et des laboratoires dans les archives ouvertes, alors que le CNRS comprend de nombreux départements scientifiques et instituts. Pour assurer ce couplage fort en interne et une bonne cohérence, il a été créé un CPAO (Comité de Pilotage des Archives Ouvertes), qui comprend les directeurs de tous les départements scientifiques et instituts du CNRS, le directeur de l'information scientifique (DIS), et le directeur du Centre pour la communication scientifique directe (CCSD). La première réunion du CPAO a eu lieu en avril dernier.

Le CNRS n'est pas seul dans cette entreprise, même s'il a pris l'initiative du processus à l'échelon national. Un certain nombre d'établissements ont progressivement rejoint le CNRS dans l'entreprise des archives ouvertes (INRIA, INSERM, INRA, etc.), de sorte que, maintenant, un accord général interétablissements incluant la Conférence des présidents d'université (CPU) et la Conférence des grandes écoles (CGE) est en cours de signature. La France s'engage ainsi vis à vis de nos partenaires européens pour, le plus rapidement possible, mettre en place un dispositif international cohérent d'archives ouvertes.

Franck LALOË

Président du Comité de Pilotage
pour les Archives Ouvertes