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Réponses aux questions parlementaires publiées au Journal officiel des 5, 12, 16, 19, 23, 30 mars et 2 avril 1998 (Assemblée nationale Sénat). Question : Mauvaise valorisation du potentiel de recherche français Le 22 janvier 1998, M. Emmanuel Hamel attire lattention de M. le ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie sur linformation parue à la page 24 du quotidien Le Monde, du 13 décembre 1997 dernier, selon laquelle "le bon niveau de lappareil scientifique français demeure trop peu mis en valeur par des applications technologiques. Telle est lune des principales conclusions du quatrième rapport biennal de lObservatoire des sciences et techniques (OTS) rendu public vendredi 12 décembre 1997". Il lui demande quelle est sa réaction face à la constatation faite par lOTS et quelles mesures sont envisagées pour remédier à cette situation. Réponse : Le rapport de lObservatoire des sciences et des techniques (OST) estime que la principale faiblesse du dispositif français de recherche et développement se situe au niveau de la valorisation des recherches. Cest une conclusion qui simpose lorsquon compare lexcellence de la recherche publique en France, les progrès notables réalisés par la recherche privée, et le faible nombre demplois créés dans le domaine de la technologie. Le ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie a donc engagé une politique volontariste en créant au sein de ladministration une nouvelle direction entièrement consacrée à la technologie. Son action portera aussi bien sur lenseignement scolaire, sur lenseignement supérieur et la recherche, et sur les entreprises, pour développer linnovation et la mise en uvre concrète de résultats scientifiques. Le ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie a annoncé des mesures permettant que tous les élèves, à leur sortie du système scolaire, aient été en contact avec les technologies nouvelles de linformation. Les enseignements accorderont à lavenir une place plus grande aux travaux expérimentaux et à lobservation. Un plan daction largement concerté a été engagé pour rendre les formations scientifiques encore plus attractives, et développer lemploi des docteurs notamment dans les entreprises. Ce plan prévoit que les chercheurs, pendant leur thèse, acquièrent une connaissance du monde de lentreprise. Après lobtention de leur diplôme, les docteurs pourront bénéficier dun nouveau fonds de capital-risque pour créer leur propre entreprise. Le dispositif des aides à lembauche sera complété pour favoriser lembauche de docteurs, sur une durée indéterminée ou dans le cadre dun projet "post-doctoral". En outre, un projet de loi sera prochainement déposé, pour favoriser lessaimage de la recherche publique. Cette loi donnera un cadre juridique nouveau aux relations entre un chercheur et une entreprise valorisant des travaux de recherche. Enfin, lensemble des aides du Fonds de la recherche et de la technologie (FRT) sera réexaminé, dans une optique de soutien aux projets présentant une prise de risque de la part des entreprises. À ce titre, le FRT a vocation à intervenir davantage en faveur de petites entreprises de technologie. Il encouragera ainsi lessaimage des grands groupes, et lémergence de partenariats entre grands groupes, organismes de recherche et PMI. Le ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie attend de ces différentes mesures des résultats rapides, dès 1998, car du développement technologique dépendent directement de nombreuses créations demplois et des changements profonds dans notre société. (JO du 05-03-1998) Question : Bilan de lapplication de la loi Le 5 février 1998, M. Georges Gruillot appelle lattention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur lapplication de la loi no 94-665 du 4 août 1994 sur lutilisation de la langue française. Il lui demande de lui préciser le bilan de lapplication et de lui indiquer, notamment à la faveur dexemples, les effets de ce texte sur le langage quotidien. À la lueur de ces informations, il souhaite savoir si, le cas échéant, le Gouvernement se propose de compléter le dispositif législatif actuel. Réponse : La loi du 4 août 1994 sur lemploi de la langue française, qui a repris et élargi celle de 1975, est linstrument dont disposent les pouvoirs publics pour assurer la présence du français dans les domaines où il est indispensable pour nos concitoyens. Cette loi nexclut pas, bien entendu, que sajoutent au français des versions en langue étrangère, et elle comporte des dispositions en faveur de lusage dau moins deux langues étrangères, en plus du français, dans certains cas, pour la communication des services publics. Il convient de rappeler, en outre, que ce texte ne comporte aucune obligation demploi dune terminologie particulière pour les personnes privées et les services audiovisuels. Un rapport sur lapplication de cette loi est remis chaque année au Parlement, le 15 septembre. Il rassemble des informations issues de tous les ministères et organismes directement concernés par la politique en faveur du français sur notre territoire. En effet, la loi du 4 août regroupe une série de dispositions qui visent des situations diverses : informations du consommateur, protection du salarié, audiovisuel, manifestations et revues scientifiques, enseignement. Certaines sont extrêmement précises et assorties de sanctions, dautres en sont dépourvues et ont un caractère très général, plusieurs enfin ne concernent que les services publics. Il en découle des actions très diversifiées de contrôle, de sensibilisation, daccompagnement, et des remontées dinformation inégales. Les obligations liées à linformation du consommateur font lobjet dun excellent suivi. Lautocontrôle des entreprises se développe, et nombre dentre elles nhésitent plus, après vérification des marchandises, à réexpédier celles qui ne respectent pas la loi, ou à prendre les mesures nécessaires pour les mettre en conformité. La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), principale administration chargée du suivi, a augmenté de 326 % ses contrôles depuis 1994 et instauré des enquêtes spécifiques consacrées aux secteurs sensibles : restauration rapide, cosmétiques et produits dhygiène pour le corps, location de véhicule sans chauffeur, etc. Une coopération sest établie entre la DGCCRF et dautres administrations habilitées à rechercher et poursuivre les infractions (direction générale des impôts, direction générale des douanes et des droits indirects). Le nombre de procès-verbaux transmis aux parquets par la DGCCRF est passé de 107 en 1994 à 366 en 1996. 32 condamnations ont été prononcées en 1995, 56 en 1996, 27 de janvier à avril 1997. Les juges, en outre, ont été saisis par des particuliers et par les associations agréées de défense des consommateurs et de défense de la langue française. Les dispositions relatives à la protection du salarié ne paraissent pas rencontrer de difficultés majeures, et elles nont donné lieu à aucun litige porté devant les tribunaux. Quelques dossiers sur les offres demploi et les documents nécessaires à lexécution du travail par les salariés sont néanmoins parvenus au ministère du travail. Concernant laudiovisuel, le Conseil supérieur de laudiovisuel (CSA) na constaté aucune infraction à lobligation demploi du français inscrite dans la loi du 4 août, que ce soit dans les messages publicitaires ou dans les programmes. En outre, une enquête statistique du bureau de vérification de la publicité a montré que contrairement à une idée reçue, les illustrations chantées qui accompagnent les messages publicitaires utilisent à part égale le français (54 %) et les langues étrangères (26 % pour langlais, 19 % pour dautres langues). Conformément aux missions du CSA et au cahier des charges des sociétés nationales de programme, la qualité de la langue bénéficie dune attention particulière : observation linguistique des programmes, nomination de conseillers qualifiés auprès des chaînes, émissions sur le français. Le premier bilan de lapplication des quotas de chansons dexpression française instaurés depuis janvier 1996 pour les radios privées est positif, malgré les réticences exprimées au départ par certaines stations visant les jeunes. Le monde scientifique, économique et technique reste un domaine sensible. La loi a innové en instaurant des obligations minimales pour la présence de notre langue lors de congrès internationaux organisés par des personnes françaises sur le territoire national. Lapplication de ces dispositions ne bénéficie pas de dispositif de contrôle ni de remontées dinformation satisfaisants. La loi impose également aux services publics deffectuer au moins un résumé en français pour les textes en langue étrangère figurant dans leurs publications. Lenquête annuelle menée auprès des ministères et des grands établissements publics à caractère scientifique montre que cette disposition est bien respectée. Quant aux dispositions relatives aux services publics, le bilan est satisfaisant dans lensemble, et certains acteurs publics ont fait preuve de créativité et dinitiative, notamment pour lélaboration de guides de rédaction administrative, lintroduction dans la formation des agents dun volet sur les enjeux linguistiques, louverture de nombreux sites des ministères et services publics sur lInternet. Des efforts particuliers ont pu être observés pour la promotion du plurilinguisme et la sensibilisation du public. Ainsi, certains établissements publics sensibilisés à laccueil des visiteurs étrangers (transports, musées) mènent une politique dynamique qui va bien au-delà de la loi : la signalétique, les documents dinformation, sont établis en beaucoup plus de trois langues, avec des traductions de qualité. Enfin, la loi du 4 août dispose que la connaissance de deux langues étrangères fait partie des objectifs fondamentaux de lenseignement. La généralisation de linitiation à une langue vivante à lécole primaire se poursuit. Lobligation dapprendre une seconde langue vivante en 4e, toutes sections confondues, sera effective à la rentrée 1998, et des actions sont menées par les universités pour que davantage détudiants bénéficient de formations à une ou deux langues étrangères. Des formations et des pédagogies spécifiques sont, en outre, mises en place pour lapprentissage des langues régionales, des langues et cultures dorigine, et pour les établissements denseignement à caractère international (sections européennes par exemple). Trois ans après son entrée en vigueur, on constate donc que cette loi est dans lensemble bien appliquée. Les difficultés constatées concernent lemploi du français dans linformatique, le respect des dispositions de la loi dans les colloques internationaux, notamment dans le domaine scientifique, enfin la rédaction en français des contrats passés par les personnes publiques avec des organismes étrangers ou internationaux, en particulier à la suite dappels doffres européens. Le secteur de linformatique fait lobjet dune attention particulière de la DGCCRF qui le choisit régulièrement comme thème de ses enquêtes. Pour les colloques internationaux se tenant en France, la délégation générale à la langue française a mis en place, en 1996, un soutien à la traduction simultanée. Lobjectif est dencourager tous les organisateurs à recourir plus souvent à linterprétation, au-delà des termes de la loi de 1994, qui nimpose la traduction quaux services publics. Lexistence de ce dispositif modifie très largement lattitude des organisateurs de colloques à légard de lemploi du français. Pour lannée 1996, la délégation générale à la langue française a soutenu 16 colloques pour un montant de 500 000 francs. Pour lannée 1997, 38 colloques ont été subventionnés pour un montant de 820 000 francs. Enfin, les difficultés rencontrées pour les contrats passés par les personnes publiques avec des organismes étrangers ont donné lieu en 1996 à une modification de la rédaction de larticle 5 de la loi. Cette modification a eu pour objet, dans un souci de sécurité juridique, de préciser le champ dapplication de cette disposition dans le domaine des services financiers internationaux offerts par certaines personnes publiques. (JO du 12-03-1998) Question : Recherche Le 29 décembre 1997, M. Patrick Leroy attire
lattention de M. le ministre de léducation nationale, de la recherche
et de la technologie sur lopportunité du projet de création dun Centre
national délevage de primates pour la recherche, à Holtzheim (Alsace). Outre le
fait que larticle premier du décret interministériel no 87-848 du
19 octobre 1987 relatif à lexpérimentation animale nest pas appliqué
et quil nest pas scientifiquement prouvé quune espèce animale soit le
modèle biologique dune autre, des échanges de matériel génétique entre espèces
animales et avec lhumain au cours de manipulations ordinaires, génétiques,
chirurgicales ou de vaccins, issus de cultures sur tissus animaux, peuvent aboutir à la
recréation de souches virales mutantes incontrôlables La modernisation et
lefficience de la recherche en France dans le domaine de la santé publique et de la
sécurité du consommateur demandent des efforts réels car, si notre pays se situe au 4e rang
mondial en ce qui concerne linvestissement budgétaire consacré à la recherche, il
nest quau 14e rang pour ce qui est de la qualité de ses travaux de
recherche. Ne serait-il pas plus pertinent dadopter une approche scientifique
moderne basée sur létude des phénomènes vitaux et des facteurs de leurs
dérèglements ? Ainsi, les fonds destinés au centre dHoltzheim pourraient
être dévolus pour la création de la première banque française de cellules, tissus et
organes humains pour la recherche fondamentale in vitro associée à la
réhabilitation de Réponse : Lintérêt exceptionnel des primates non humains pour la
recherche biomédicale résulte de leur relation phylogénétique avec lhomme,
relation qui se traduit par de nombreuses similitudes anatomiques, physiologiques,
pathologiques et même comportementales avec ce dernier. Ces caractéristiques
intrinsèques, uniques dans le monde animal, font que les primates sont encore
irremplaçables pour résoudre certains problèmes cruciaux en pathologie humaine. Bien
entendu, conformément à larticle 1er du décret no 87-848
du 19 octobre 1987 relatif aux expériences pratiquées sur les animaux, des études
sur des primates ne sont conduites que lorsquil nexiste actuellement aucune
méthode alternative. Pendant de nombreuses années, la majorité de ces primates était
des animaux capturés dans leur biotope naturel et exportés dans les pays utilisateurs.
Outre leur qualité sanitaire médiocre, leur sensibilité voisine aux mêmes agents
pathogènes faisait que ces animaux pouvaient être porteurs de bactéries, de parasites,
mais surtout de virus dangereux pour lhomme. Le projet de création dun Centre
national délevage de primates à Holtzheim Question : Enseignement supérieur : personnel Le 2 février 1998, M. Jean Rigaud attire lattention de M. le ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la situation des agents comptables duniversités au regard de lapplication des accords "Durafour". Les agents comptables duniversités, détachés pour la plupart dentre eux du ministère des finances, et pour dautres, du ministère de léducation nationale, ne bénéficient pas de lapplication des accords "Durafour" qui avait été prévue pour eux le 1er août 1995, contrairement à tous leurs corps dorigine qui ont été reclassés en leur temps. Un projet de décret relatif à la revalorisation de la grille indiciaire correspondant à lemploi dagent comptable qui avait reçu lavis favorable du conseil dÉtat na jamais été publié au Journal officiel. Compte tenu des lourdes responsabilités pécuniaires personnelles de ces agents, quune jurisprudence récente vient de renforcer (CNAM), cette carence semble anormale dautant que léchelle indiciaire prévue était inférieure à celle des corps principaux dorigine de ces fonctionnaires détachés. Il lui demande sil envisage de signer rapidement un décret conforme à la réglementation générale des accords "Durafour" et aux pratiques de détachement, pour cette catégorie de personnel. Si cette carence devait perdurer, on peut sinterroger raisonnablement sur lavenir du niveau de recrutement des agents comptables duniversités, personnels qualifiés choisis en fonction de leur cursus pour gérer les budgets très importants des universités. Réponse : Le projet de décret portant statut demploi dagent comptable détablissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel est actuellement en cours de contreseing et sa publication devrait intervenir sans tarder. Ce texte abroge le statut actuel datant du décret du 30 novembre 1970 et fait bénéficier les personnels concernés des revalorisations obtenues dans leurs corps dorigine en application du protocole daccord conclu le 9 février 1990 sur la rénovation de la grille des classifications et des rémunérations des trois fonctions publiques. Les emplois dagents comptables dEPSCP, désormais accessibles aux attachés principaux dadministration scolaire et universitaire, sont classés en deux groupes dont léchelonnement indiciaire respectif est compris entre les indices bruts 642 et 966 dune part, et les indices bruts 642 et 985 dautre part. (JO du 16-03-1998) Question : Développement des méthodes substitutives Le 29 janvier 1998, M. Philippe Richert attire lattention de M. le ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les méthodes substitutives à lexpérimentation animale. Il semble quelles ne soient que trop rarement mises en uvre en France pour deux raisons essentiellement : le retard de la législation française par rapport aux législations anglaise ou allemande et la mauvaise circulation des informations les concernant. Aussi, il souhaiterait savoir sil envisage dintervenir dans un premier temps auprès de son collègue chargé des affaires européennes pour quune harmonisation des législations des pays concernés aboutisse, puis quels moyens il envisage de mettre en uvre pour que les informations relatives aux méthodes substitutives à lexpérimentation animale soient diffusées plus largement et suivies dapplication. Réponse : Le décret no 87-848 du 19 octobre 1987 relatif aux expériences pratiquées sur les animaux et ses trois arrêtés dapplication du 19 avril 1988, transcrivent en droit français la directive 86/609/CEE du 24 novembre 1986 relative à la protection des animaux utilisés à des fins expérimentales ou à dautres fins scientifiques. Larticle premier du décret susmentionné limite la pratique des expériences sur animaux vivants, dans la mesure où seules sont licites celles qui, dune part revêtent un caractère de nécessité sans que puissent y être utilement substituées dautres méthodes expérimentales et qui, dautre part, sont effectuées dans des domaines déterminés. Depuis plusieurs années, un effort scientifique et financier très conséquent a été consacré, aussi bien au niveau national quinternational, au développement et à lévaluation de méthodes in vitro, alternatives à lexpérimentation animale. Ces méthodes sont déjà employées sur une large échelle dans le criblage et la mise au point de produits, permettant de réduire de façon importante le nombre danimaux utilisés. Cette réduction peut être évaluée lors des enquêtes sur lutilisation danimaux vertébrés à des fins expérimentales réalisées périodiquement par le ministère de léducation nationale, de la recherche et de la technologie. La création dun centre européen pour la validation des méthodes alternatives (ECVAM), implanté au sein de linstitut de lenvironnement à Ispra en Italie, est un atout considérable pour accélérer les travaux de validation de ces méthodes. Il sagit là de la mise en place dune politique communautaire ambitieuse qui exige des moyens importants visant à coordonner ces travaux de validation, de façon à aboutir aussi rapidement que possible à la reconnaissance de méthodes ou de batteries de méthodes alternatives à lexpérimentation animale, au moins au niveau de lUnion européenne et, de préférence, au niveau international. Dès lors que ces dernières auront été correctement validées, les chercheurs les utiliseront, non seulement parce que la réglementation les y contraint, mais également pour des raisons évidentes de simplification du modèle étudié et de moindre coût. Il nen demeure pas moins que, dans létat actuel de nos connaissances, les méthodes alternatives ne peuvent se substituer à lanimal lorsque les études portent sur les réactions dun organisme entier, dans la mesure où les organismes supérieurs possèdent des mécanismes de régulation et dinteraction (nerveux, cardiovasculaires. endocriniens, métaboliques) entre cellules et organes, multiples et complexes, quil est impossible de reproduire dans des systèmes in vitro. Cest la raison pour laquelle lexpérimentation animale ne peut être totalement abolie. Question : Rapport de lObservatoire des sciences et techniques Le 12 février 1998, M. Serge Mathieu appelle lattention de M. le ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les principales conclusions du quatrième rapport biennal de lObservatoire des sciences et techniques (OST), rendu public en décembre 1997. Ce document, devenu un outil de référence, rassemble un très grand nombre dindicateurs caractérisant les forces et les faiblesses de la recherche française, sa place au sein de lensemble européen et le point de ce dernier dans le monde. Il apparaît notamment que la France est mal classée parmi les vingt premiers pôles scientifiques européens (deux citations) ainsi quau niveau des performances en termes de brevets. Parmi les conclusions de ce rapport qui, sans aucun doute, fait lobjet de ses réflexions, figure notamment la constatation que "ces constats conduisent à sinterroger sur la portée des politiques régionales et leur capacité à faire émerger des métropoles de recherche à la dimension de lEurope". Avec cette constatation, il lui demande de lui préciser la nature, les perspectives et les échéances de son action ministérielle sinspirant de ce rapport. Réponse : LObservatoire des sciences et techniques (OST) est un groupement dintérêt public auquel le ministère de léducation nationale, de la recherche et de la technologie participe. Il a pour mission détablir des indicateurs quantitatifs dans le domaine de la science et de la technologie. Ceux-ci constituent des instruments utiles, ne serait-ce que parce quil est nécessaire de mesurer le résultat des actions passées et de connaître le contexte international avant de construire la politique scientifique de la nation. Mais il nest pas question, comme semble le suggérer lhonorable parlementaire, de définir les perspectives et les échéances de laction ministérielle à partir de simples indicateurs. La priorité donnée, dans le budget 1998, à lemploi scientifique et à la restauration des moyens de fonctionnement des laboratoires est une condition nécessaire au retour dun esprit dinnovation dans notre pays, qui doit lui permettre daborder dans les meilleures conditions possibles la bataille de lintelligence. Elle dépasse, à lévidence, la simple prise en compte dindicateurs chiffrés. Parmi les travaux publiés dans le dernier rapport de lOST (qui note à juste titre que les indicateurs et, encore plus, linterprétation qui en est donnée, nengagent que cet organisme) figurent ceux relatifs aux brevets et aux pôles scientifiques européens. La constatation du nombre trop faible de brevets déposés en France nest pas neuve. Il convient toutefois de nuancer les explications que lon peut en donner. Trop longtemps, on a exclusivement parlé dune inaptitude du système de recherche public à transférer ses résultats. Ne faudrait-il pas, tout autant, sinterroger sur les raisons qui expliquent le peu dattirance pour la prise de risque et linnovation de la part de nos entrepreneurs ? Lemploi de jeunes docteurs dans les entreprises, que le Gouvernement entend encourager, devrait faire évoluer les esprits. Quant aux indicateurs sur les pôles scientifiques européens, ils constituent une première tentative de mesure de lOST dans ce domaine. Il faut saluer cet effort, tout en reconnaissant que les indicateurs choisis sont discutables (nombre total de publications, sans hiérarchisation selon la qualité ou le facteur dimpact). Les résultats publiés ne remettent donc pas en cause la politique démergence de pôles de recherche forts, notamment autour des pôles européens. Il faut, bien sûr, que ces "politiques régionales" sappuient sur une évaluation nationale ou européenne, seule garante de la qualité des actions entreprises. Question : Désintérêt pour les herbiers nationaux Le 12 février 1998, M. Emmanuel Hamel attire lattention de M. le ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie sur linformation parue à la page 12 du quotidien Le Figaro du 12 janvier dernier, selon laquelle "donner aux plantes, savoir lidentifier, la classer, savoir à quelle famille elle appartient pour connaître ses propriétés ou repérer son aire dextension, cest le travail des botanistes spécialisés dans la classification et la nomenclature du règne végétal. Les grands herbiers sont leurs outils privilégiés : à la fois banques de données scientifiques et laboratoires de recherche. Aujourdhui, en France, ils souffrent dun désintérêt général. Lherbier du laboratoire de phanérogamie du Muséum national dhistoire naturelle, le premier au monde, ainsi que les herbiers de Lyon et de Montpellier se débattent dans de graves difficultés". Il lui demande quelle est sa réaction face à cette information et si des mesures sont envisagées pour remédier à cette situation, notamment dans lherbier de Lyon où le professeur de biologie végétale responsable de cet établissement déplore, dans larticle précité, quaucun personnel titulaire ne soit affecté à son entretien. Réponse : Les herbiers sont des outils indispensables au travail des chercheurs et notre pays en possède plusieurs dune renommée et dune richesse internationales. Concernant la situation de ces herbiers et de celui du laboratoire de phanérogamie du Muséum national dhistoire naturelle en particulier, comme de ceux de Lyon et de Montpellier, il est exact quune évaluation de leur état est tout à fait nécessaire. Cest dans ce sens qua été commandé pour le Muséum national dhistoire naturelle un audit qui doit éclairer le ministère sur les investissements les plus urgents à conduire. Le ministère de léducation nationale, de la recherche et de la technologie a inscrit comme une priorité le sauvetage et la valorisation des collections. Des mesures durgence sont prévues tant en ce qui concerne les bâtiments qui abritent ces herbiers que leurs conditions techniques de conservation. Les herbiers de Lyon et de Montpellier en seront parmi les premiers bénéficiaires. Question : Cessation progressive dactivité et réforme Le 25 décembre 1997, M. Roland Huguet appelle lattention de M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de lÉtat et de la décentralisation sur la situation de personnes ayant travaillé dans le secteur privé avant leur titularisation dans la fonction publique et ayant demandé la cessation progressive dactivité. Cette demande a été effectuée compte tenu dun niveau de retraite estimé qui se trouve réduit depuis les réformes du régime général mises en place début 1994. Lengagement irrévocable de prendre sa retraite à soixante ans souscrit dans le cadre de la cessation progressive dactivité apparaît fort rigoureux à leur encontre dans la mesure où il les empêche de poursuivre leur activité pour compléter leurs droits de manière à obtenir le montant de la retraite espéré. En conséquence, il lui demande sil envisage de prendre des mesures dérogatoires compte tenu des éléments nouveaux apportés par la réforme des retraites du régime général. Réponse : Le dispositif de cessation progressive dactivité (CPA), créé par lordonnance no 82-297 du 31 mars 1982, est ouvert aux fonctionnaires et agents non titulaires âgés de cinquante-cinq ans au moins et comptant vingt-cinq ans de services en qualité dagent public, en qualité de titulaire mais aussi comme agent public non titulaire. Les personnes qui bénéficient de ce dispositif effectuent un service à mi-temps rémunéré au taux de 50 % du traitement brut et des primes ou indemnités. À cela sajoute une indemnité exceptionnelle de 30 % du traitement brut. Il convient de rappeler que ce dispositif est facultatif. Il nest pas envisagé de modifier les dispositions statutaires propres aux agents publics pour tenir compte de la modification des règles du régime général de lassurance vieillesse. Toutefois, laccord salarial du 10 février 1998, signé avec cinq organisations syndicales représentatives, prévoit un groupe de travail sur larticulation des dispositifs de cessation progressive dactivité et de congé de fin dactivité. (JO du 19-03-1998) Question : Fonctionnaires et agents publics Le 19 janvier 1998, M. Guy Drut demande à M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de lÉtat et de la décentralisation sil est vraiment dans ses intentions daboutir à un accord salarial dans la fonction publique. En effet, la loi de finances pour 1998 ne comporte, pour les dépenses de personnel, quune provision de 3 milliards de francs, ce qui correspond à une hausse de 0,5 % en année pleine. Il sétonne donc quune négociation commence à peine alors que le budget voté par la représentation nationale, sur proposition du Gouvernement, na pas souhaité augmenter les rémunérations de 9 millions de personnels et retraités de plus de 0,5 %. Il souhaite enfin savoir si le Gouvernement, par cette décision, souhaite mettre un terme à la politique contractuelle jusquà présent suivie par tous les gouvernements. Réponse: Les négociations salariales entamées début janvier 1998 ont abouti à laccord salarial signé le 10 février 1998 par cinq organisations syndicales représentatives. Par cet accord le Gouvernement renoue en la matière avec la politique contractuelle après une période de plus de quatre années sans négociation. Il est prévu que les traitements et soldes seront majorés de 1,3 en 1998 et en 1999. En outre, 2 points dindice majoré seront attribués uniformément sur toute la grille des traitements, lun le 1er avril 1999 et lautre le 1er novembre 1999. La revalorisation des bas traitements dans la fonction publique est une priorité gouvernementale. Afin quaucun traitement indiciaire brut dans la fonction publique ne soit inférieur au salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC), dès le 1er avril 1998, les six premiers échelons des échelles 2 à 5 de la catégorie C seront revalorisés de 1 à 15 points dindice majoré. Léchelle 1 sera redéfinie à la même date sur la base de 8 échelons au lieu de 11, et de vingt-trois ans de carrière au lieu de vingt-huit ans. Le minimum de traitement correspondra à lindice majoré 247, montant supérieur au SMIC brut. Cela rendra donc sans objet lindemnité différentielle instituée par décret no 91-769 du 2 août 1991 et dont la mise en uvre avait pour résultat la stagnation du traitement alloué en début de carrière aux agents de catégorie C. Les agents contractuels ne pourront être rémunérés sur la base dun indice inférieur à celui du premier échelon de léchelle 1. Enfin, le 1er juillet 1998 et le 1er juillet 1999, des points dindice majorés seront distribués de façon dégressive (4 à 1) jusquà lindice majoré 412. Les ajustements de crédits auxquels pourrait donner lieu la mise en uvre de laccord seront opérés dans le respect de lordonnance no 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances compte tenu de léquilibre économique et financier quelles définissent. (JO du 23-03-1998) Question : Situation du Centre français sur la population et le développement (CFPED) Le 5 février 1998, Mme Marie-Claude Beaudeau attire lattention de M. le secrétaire dÉtat à la coopération sur la situation du CFPED (Centre français sur la population et le développement), créé par lINED (Institut national des études démographiques), lINSEE, lORSTOM (Office de recherche scientifique et technique de la France doutre-mer), luniversité Pierre-et-Marie-Curie et lÉcole des hautes études en sciences sociales, pour conjuguer leurs efforts en matière de recherche, de formation, de coopération avec les pays du Sud dans le domaine de la population et de ses relations avec le développement. Elle lui fait remarquer que le CFPED est géré alternativement par un de ses organismes membres actuellement lORSTOM - ; que son ministère lui verse une contribution et que, avec un budget de 2,5 millions de francs en 1997 contre 16 millions de francs en 1996, le CFPED a dû réduire certaines de ses activités. Compte tenu du maintien des activités de recherche sur les facteurs de la dynamique des populations (santé, famille, fécondité, migrations) de lAfrique subsaharienne, leurs relations avec les divers aspects du développement économique et social ainsi que les méthodes dobservation et danalyse appropriées et dautres études conduites en partenariat étroit avec des organismes du Sud et laccueil régulier à Paris des chercheurs des pays du Sud , il nestime pas souhaitable et nécessaire de rétablir la subvention du CFPED au niveau de lannée 1996. Elle lui demande quelles mesures il envisage afin dattribuer un complément de subvention permettant au CFPED de poursuivre lensemble de ses études et actions. Réponse : À sa création en 1988, le GIS (groupement dintérêt scientifique) CFPED (Centre français sur la population et le développement) a été chargé de trois missions principales : dabord, être un observatoire des changements démographiques des pays du tiers monde, mener les recherches nécessaires à la compréhension de ces changements et assurer le fonctionnement dun centre de documentation de référence ; ensuite, assurer laccueil et la formation détudiants chercheurs en provenance des pays en développement et offrir une structure daccueil pour les démographes confirmés désirant bénéficier dune période sabbatique en milieu francophone ; enfin, constituer un réseau de partenaires dans les pays en développement, principalement dans les pays francophones, en vue de mener des activités dexpertise, de formation et de recherche à vocation régionale et de préparer les rendez-vous internationaux (conférences onusiennes, ateliers dexperts). Pour mener à bien ses missions, le CFPED dispose de moyens humains (dix chercheurs et le personnel administratif dappui) et logistiques fournis par les mandants du GIS (EHESS, INED, INSEE, ORSTOM, Université Paris-6) ainsi que dun appui institutionnel et sur programme apporté par le ministère délégué à la coopération et à la francophonie. Le montant annuel de cet appui a varié entre 1,2 million de francs et 3,9 millions, maximum atteint en 1996. Ces subventions sont versées à lORSTOM, qui assure depuis lorigine la gestion du GIS. La direction du CFPED est par contre tournante et a été assurée successivement par lORSTOM, puis lINED, enfin par lINSEE depuis 1997. En 1997, le conseil de direction, qui regroupe ses mandants, a recommandé au CFPED de limiter la croissance de son budget, de recentrer ses activités sur la problématique population et développement et de veiller à la complémentarité avec les programmes conduits par les institutions mandantes. Il a aussi recommandé, suivant en cela les conclusions de lévaluation externe réalisée sous la présidence de M. Anicet Le Pors, conseiller dÉtat, en 1993, de rechercher une plus grande diversité de financements afin de ne pas dépendre dune façon aussi importante des crédits du ministère délégué à la coopération, ce qui pourrait nuire à sa capacité dinitiative et à sa visibilité internationale. Le budget adopté pour 1998, qui prend en compte ces recommandations, sinscrit à 4,2 millions de francs (hors personnel chercheur), dont la moitié sera apportée par le ministère délégué à la coopération et à la francophonie. La convention de subvention correspondante est en cours dinstruction et devrait pouvoir être signée au cours du mois de mars 1998. Les missions appuyées par le ministère délégué restent la veille scientifique et documentaire, avec notamment louverture dun site Internet francophone sur population et développement, laccueil et lencadrement de stagiaires africains et la production de documents originaux sur lesquels pourront sappuyer les experts de la communauté francophone, en vue notamment de préparer la conférence Le Caire + 5, qui doit se tenir en 1999. Une action particulière envers un public élargi de décideurs de la zone de solidarité prioritaire (parlementaires, responsables politiques locaux, autorités religieuses, journalistes) est demandée. Le ministère délégué à la coopération et à la francophonie entend garantir sur la durée son financement au CFPED tout en fixant sa contribution financière annuelle à environ 50 % du budget de programme de ce partenaire très apprécié. Par contre, le ministère délégué compte faciliter et appuyer les démarches du CFPED pour quil puisse obtenir des ressources auprès dautres bailleurs de fonds, notamment lUnion européenne et le FNUAP. (JO du 26-03-1998) Question : Recherche Le 26 janvier 1998, M. Georges Hage attire lattention de M. le ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la situation des chercheurs du CNRS. La direction du CNRS procède à des mutations arbitraires sans consultation de la commission scientifique et sans négociation avec les représentants du personnel. Ainsi, un éminent mathématicien, directeur de recherche au CNRS, affecté au laboratoire dinformatique de lÉcole normale supérieure est actuellement en grève de la faim pour protester contre son transfert dans un laboratoire de Jussieu sans quaucune raison ni disciplinaire, ni scientifique, puisse être invoquée. Il lui demande en conséquence quelles dispositions il envisage de prendre afin de garantir les droits fondamentaux des chercheurs du CNRS. Réponse : Le problème auquel fait allusion lhonorable parlementaire concerne le cas dun chercheur qui a fait lobjet, en ce début dannée, dune mutation dans lintérêt de la recherche. Lintéressé devait, en effet, être affecté dans un laboratoire développant les mêmes thématiques que les siennes, situé sur le campus voisin de Jussieu, alors que le laboratoire dinformatique de lÉcole normale supérieure où il effectuait jusquà présent ses travaux sest engagé dans une dynamique de renouvellement de ses thèmes de recherche. Ce mathématicien, jugeant cette mesure arbitraire, a entrepris de protester en choisissant une voie extrême, la grève de la faim, à laquelle il a toutefois mis fin dès le 22 janvier. Le directeur général du CNRS a décidé, par mesure dapaisement, de suspendre la décision de mutation, laissant le soin à une cellule de médiation (en cours de constitution) de proposer une solution concertée pouvant convenir à lensemble des parties concernées. Le règlement négocié attendu de cette affaire, au-delà de la gravité du cas humain quelle a révélée, loin de remettre en cause les droits fondamentaux des chercheurs, témoigne au contraire de la volonté et de la capacité de la direction du CNRS à assumer les conséquences des mesures à caractère individuel quelle est amenée à prendre dans lexercice de sa mission. (JO du 30-03-1998) Question : Conditions dutilisation des contrats emploi-solidarité Le 27 novembre 1997, M. Michel Sergent attire lattention de Mme le ministre de lemploi et de la solidarité sur les conditions dans lesquelles les CES ont été utilisés depuis le début de lannée. Un dépassement considérable des objectifs est intervenu et implique, sauf à remettre en cause lensemble des outils de la globalisation des aides à lemploi et à la formation, la mise en uvre dune politique plus rigoureuse pour le second semestre. Il est donc décidé, et pour maintenir cet objectif, daccompagner le recentrage de cette mesure sur les publics prioritaires au titre de la politique de lemploi par une modification des taux de prise en charge par lÉtat (90 %) des rémunérations et de la cotisation dassurance chômage. Cependant, cette mesure nest pas sans conséquence pour les jeunes de moins de vingt-cinq ans qui sont à la recherche dun emploi et qui ne font pas partie des publics prioritaires. Il lui demande donc de bien vouloir lui faire part des mesures quelle compte prendre pour ces jeunes qui ne pourront être embauchés dans le cadre des emplois-jeunes et qui ne peuvent bénéficier dun contrat emploi solidarité. Réponse : Le contrat emploi solidarité est un dispositif transitoire dinsertion professionnelle destiné aux personnes rencontrant de grandes difficultés pour retrouver un emploi. La réforme des modalités dintervention du fonds de compensation a pris effet au 1er janvier 1997. Elle a porté les taux de prise en charge par lÉtat à 90 ou 95 % au maximum. Ces taux qui demeurent extrêmement favorables sont réservés aux publics prioritaires de la politique de lemploi mais aussi aux jeunes en difficultés particulières, notamment aux jeunes connaissant des situations de chômage récurrent. Les jeunes représentent dailleurs 29 % des entrants dans la mesure. Le projet de loi de finances pour 1998 prévoit la conclusion de 500000 conventions, soit un volume dentrées identique à celui de 1997. Les circulaires de gestion du dispositif, notamment celle en date du 31 décembre 1997, invitent les services départementaux chargés de gérer le dispositif à le recentrer en faveur des personnes qui ne sont pas susceptibles doccuper un emploi ordinaire ni de suivre une formation qualifiante. Il sagit de faire bénéficier de cette mesure les publics pour lesquels le CES constitue la seule voie daccès à lemploi. Aussi, les jeunes qui ne trouvent pas de solution dinsertion dans les conditions classiques du marché ou par des formules aidées de type contrat initiative-emploi, contrats en alternance, programme "nouveaux services, nouveaux emplois", continueront daccéder à la mesure CES si leur situation individuelle examinée au cas par cas le justifie. Question : Évolution de la situation de la population dâge actif en France Le 18 décembre 1997, M. Claude Huriet attire lattention de M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de lÉtat et de la décentralisation sur une récente étude de lOCDE portant sur la variation entre 1979 et 1995 du nombre de chômeurs, de personnes inactives, demplois privés et publics en pourcentage de laugmentation de la population dâge actif : de quinze à soixante-quatre ans. Les résultats de cette étude font apparaître quà chaque fois que la population dâge actif a augmenté de 100, les pays du G7, pris dans leur ensemble, ont créé 68 emplois privés, 11 emplois publics, 18 chômeurs et 3 personnes inactives. Il souligne que lAllemagne a produit : 32 emplois privés, 10 emplois publics, 34 chômeurs et 24 personnes inactives. Quant à la France, elle a, sur cette même période, détruit 18 emplois privés, créé 27 emplois publics, 45 chômeurs et 46 personnes inactives. Le contraste étant pour le moins surprenant, il lui demande en conséquence, pour compléter son information, de lui indiquer, ministère par ministère, lévolution du nombre de fonctionnaires depuis dix ans. Réponse : Les effectifs dans la fonction publique de lÉtat sont passés de 1,71 million fin 1986 à 1,84 million fin 1996 pour lensemble des ministères civils. Il peut être précisé que la création nette de 130000 emplois durant cette période correspond à une hausse de 104000 postes dans léducation nationale, 14000 au ministère de la justice, 17000 au ministère de lintérieur, environ 7000 au ministère de léquipement, et simultanément à une diminution du nombre dagents dans certains ministères, dont celui chargé de léconomie et des finances (moins 6000 emplois). On notera que durant ces dix ans les effectifs du ministère de la défense ont nettement décru (moins 58000 postes entre fin 1986 et fin 1994). Un tableau plus complet sera adressé parallèlement à lhonorable parlementaire concernant lévolution des effectifs. (JO du 02-04-1998) |